3 juin 2022 – Leymen (Alsace), une exception française


Leymen est une commune française située dans le département du Haut-Rhin et, depuis le vendredi 1er janvier 2021, dans le territoire de la Collectivité européenne d’Alsace, en région Grand Est. En 2019, elle comptait 1 212 habitants.

Le territoire communal est bordé à l’est, au sud et au sud-ouest par la frontière franco-suisse. Les localités suisses limitrophes de Leymen sont toutes situées dans le canton de Soleure, sauf Biel-Benken, à l’est, qui se trouve dans le canton de Bâle-Campagne.

Leymen se caractérise par le fait d’être traversée et desservie par une ligne de tramway à voie métrique reliant Arlesheim (terminus « Dornach Bahnhof »), une commune suisse de 9 217 habitants située dans le canton de Bâle Campagne, à Rodersdorf, une commune suisse de 1 375 habitants située dans le canton de Soleure au sud-ouest de Leymen, via la gare centrale de Bâle, la troisième ville la plus peuplée de Suisse.

La ligne de tramway fait partie du réseau de tramways de Bâle exploité par deux sociétés : Basler Verkehrs-Betriebe (BVB) et Baselland Transport AG (BLT).

Les neuf lignes de tramway gérées par BVB portent les numéros 1, 2, 3, 6, 8, 14, 15, 16 et 21 et les quatre lignes de tramway gérées par BLT portent les numéros 10, 11, E11 et 17.

Leymen est desservie par la ligne 10. Cette ligne de 25,6 km de long est à double voie sur la plus grande partie de son parcours. En territoire français, le tronçon de ligne d’une longueur de 2,95 km est à voie unique et est équipé d’un évitement à la station « Leymen » à la hauteur de l’ancienne gare du bourg édifiée en 1910, quand Leymen se trouvait alors en territoire allemand.

La station française « Leymen », implantée entre le terminus suisse « Rodersdorf Station » et la station suisse « Flüh », est fréquentée par une centaine de voyageurs par jour qui effectuent pour la très grande majorité d’entre eux un trajet domicile – travail entre Leymen et Bâle.

Pour l’anecdote, le samedi 4 avril 2020, Baselland Transport AG (BLT), l’opérateur des transports publics du canton de Bâle-Campagne, a dû suspendre la desserte de la station « Leymen » à la demande de l’Administration fédérale des douanes, afin de mieux pouvoir lutter contre la Covid-19. Cette suspension de desserte a été levée le lundi 15 juin 2020. Ainsi, du samedi 4 avril 2020 au dimanche 14 juin 2020, les rames opérant sur la ligne 10 n’ont plus marqué l’arrêt dans les deux sens à la station « Leymen » au grand dam des Leymenoises et Leymenois, alors que les deux autres lignes transfrontalières 3 et 8 du réseau de tramways bâlois ont pu continuer de desservir Saint-Louis en Alsace pour la première et Weil am Rhein dans le Bade-Wurtemberg (Allemagne) pour la seconde.

Info : Thierry Leleu, Michel Bozzola et Edouard Paris

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4 commentaires pour 3 juin 2022 – Leymen (Alsace), une exception française

  1. Miguel dit :

    Encore une raison de méditer, quand à Montpellier la sortie de Palavas de l’Agglo a interdit l’existence de lignes de bus vers les plages.
    Mais si je comprends bien, cette ligne de tram existe depuis bien avant l’entrée de la Suisse dans la zone Schengen, en 2008. Comment ça se passait à l’époque? Les douaniers montaient-ils dans les rames de tram, comme ils le faisaient avec certains bus de travailleurs frontaliers?

    • wiesmann dit :

      Il y a eu des lignes de transport publics à travers la frontière franco-suisse bien avant Schengen. La ligne de tramway de Genève allait jusqu’à Annemasse en 1883…
      Je me souviens de lignes de bus à Genève, dans les années 80. Il y a normalement une zone de part et d’autre de la frontière dans laquelle les services de douane respective peuvent intervenir. À Genève on parlait de la douane volante.

  2. Louis Ferdinand dit :

    Quelques mots pour prolonger les propos de Miguel.
    Comme indiqué cette gare est en service depuis le 1er mai 1910. Vu sa situation en territoire alsacien c’est dire si elle aurait pu vivre dans les turbulences que l’on peut de nos jours, en 2022, qualifier d’historiques. Il ne faut surtout pas oublier que l’Alsace-Moselle a été territoire allemand de 1871 à 1918, retour de cette région et ce département en France au traité de Versailles en 1919.
    Miguel a bien raison de nous rappeler l’épisode peu glorieux pour les maires de Montpellier, Palavas les Flots et de La Grande-Motte qui se sont livrés pendant des années à des batailles d’égo au détriment des citoyens-contribuables en ne permettant pas au réseau tramways de desservir le littoral méditerranéen. Je n’oublie pas le maire de la Canourgue qui par ses actions une fois élu président de Région, a permis la sortie de l’Agglomération de Palavas les Flots.
    La déserte du bord de mer est possible, avec un peu de bonne volonté et négociation entre élus en créant un Syndicat Mixte de Coopération Territoriale à vocation unique, à savoir permettre à la Tam de sortir de l’aire de la Métropole sans obliger les communes desservies à y entrer.

    • Miguel dit :

      Je me permets de rectifier: si Jacques Blanc a certainement permis à 6 communes d’échapper à l’annexion par l’Agglo de Montpellier alors dirigée par Georges Frêche, le cas de Palavas est différent, puisqu’elle a bénéficié de l’article 173 de la LOI n° 2004-809 du 13 août 2004 relative aux libertés et responsabilités locales:
      https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/article_jo/JORFARTI000001285491
      Cet article, numéroté 117 bis A pendant les débats, avait été proposé par un amendement de 2 sénateurs socialistes de l’Aude, Raymond Courrière et Roland Courteau, puis précisé par un amendement issu de la Commission des Loi. C’était pour permettre à une commune de l’Aude (j’ignore laquelle) de quitter une intercommunalité, mais cet article n’a pas été utilisé dans l’Aude et c’est assez ironique qu’il ait été utilisé par une commune de droite pour quitter une Agglo se proclamant de gauche: un retour de bâton!
      https://www.senat.fr/amendements/2003-2004/269/Amdt_232.html
      https://www.senat.fr/amendements/2003-2004/269/Amdt_99.html
      Il y a ici une analyse sur l’utilisation très limitée de cet article: 16 demandes, pour sortir de 13 Agglos, 4 ont été acceptées (Palavas-les-Flots pour Montpellier, Noyal-sur-Vilaine pour Rennes, Bresson pour Grenoble, Escaupont pour Valenciennes), et Palavas est le seul cas où le Préfet a outrepassé l’avis de la CDCI (Commission départementale de coopération intercommunale)
      https://www.assemblee-nationale.fr/12/rap-info/i3199.asp#P1859_342843

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