Ce mardi 30 juin 2015 marque le quinzième anniversaire de l’inauguration de la ligne 1 du tramway moderne de Montpellier, organisée le vendredi 30 juin 2000.
Réunis à Grammont, les 800 invités du district de Montpellier ont été transférés en bus vers le terminus « Odysseum », aujourd’hui station « Place de France », pour monter dans les 6 rames Citadis 301 Alstom affichant sur le devant de leurs cabines de conduite (deux par rame, note de l’auteur) les numéros 1 à 6, chaque numéro correspondant à la couleur d’un badge remis à chaque invité. Ainsi, toute personne munie d’un badge bleu était accueillie à bord de la rame 1 numérotée 2017, celle présentant un badge jaune montait dans la rame 2 numérotée 2011, celle arborant un badge vert accédait à la rame 3 numérotée 2014, celle qui s’était vue attribuer un badge blanc s’installait dans la rame 4 numérotée 2019, celle dotée d’un badge rouge entrait dans la rame 5 numérotée 2016 et celle qui exhibait un badge orange était orientée vers la rame 6 numérotée 2013.
De l’ancien terminus « Odysseum » à l’ancien terminus « Mosson » (aujourd’hui station « Stade de la Mosson », note de l’auteur) les rames ont roulé côte à côte ou en léger décalé dans le même sens, sur voie 2 en ce qui concerne les rames portant les numéros 1, 2 et 3 et sur voie 1, soit à contresens, pour ce qui est des rames affichant les numéros 4, 5 et 6.
Sur la place de la Comédie, les rames n’ont pas marqué l’arrêt à cause de deux manifestations. Une première conduite par les élus de droite qui étaient opposés à la création d’une communauté d’agglomération qui verra finalement le jour le 1er août 2001. Une seconde organisée par les salariés de la compagnie Air Littoral inquiets du rachat de leur société par Swissair.
Au cours du trajet, la vitesse de 60 km/h a été atteinte entre le rond-point du Château d’Ô et la station « Euromédecine », la station « Malbosc » (photo prise par le webmestre le samedi 1er juillet 2000) n’existant pas encore.
Après une pause de dix minutes au terminus « Mosson », baptisé depuis le samedi 7 avril 2012 station « Stade de la Mosson », les rames ont pris la direction du centre d’exploitation et de maintenance « Les Hirondelles » où les invités ont écouté les discours, prévus initialement sur la place de la Comédie en fin d’après-midi, de divers intervenants dont celui de Georges Frêche, à la fois maire de la ville de Montpellier et président du district de Montpellier.
Puis nouvel embarquement à bord des rames, destination « Corum ». Là, trois rames vides de voyageurs sont dirigées vers la place de la Comédie (photo prise par le webmestre le vendredi 30 juin 2000) pour y être exposées.
On retiendra de cette journée deux saillies polémiques de Georges Frêche (1938 – 2010), le grand visionnaire pour certains, alors qu’il monopolisait le micro dans la rame portant le numéro 1 :
– pendant le passage sous le tunnel de la Comédie en direction de « Mosson » : « Ici, c’est le tunnel le plus long du monde: vous entrez en France et vous ressortez à Ouarzazate« , désignant pour lui La Paillade où réside une forte population d’origine marocaine;
– à propos d’une femme portant un foulard sur la tête dans le quartier Mosson : « Ne vous inquiétez pas pour la dame, elle n’a que les oreillons. »
- Le vendredi 30 juin 2000, au terminus « Odysseum » (aujourd’hui station « Place de France »), les six rames Citadis 301 Alstom attendent les invités à l’inauguration de la ligne 1 de tramway. Copyright : Michel Bozzola
- Le vendredi 30 juin 2000, les six rames inaugurales Citadis 301 Alstom sont garées au dépôt « Les Hirondelles » pendant les discours des personnalités. De droite à gauche, les rames 2017, 2011, 2014, 2019, 2016 et 2013. Copyright : Michel Bozzola
- Le vendredi 30 juin 2000, jour de l’inauguration de la ligne 1 de tramway, les six rames inaugurales Citadis 301 Alstom sont photographiées au pied du Corum. Trois d’entre elles seront dirigées vers la place de la Comédie. Copyright : Michel Bozzola
Info : Michel Bozzola, invité au badge orange
« »Une première conduite par les élus de droite qui étaient opposés à la création d’une communauté d’agglomération « »
Donc si on avait suivi ces gens, Montpellier serait la seule ville de cette taille en France sans une communauté d’agglomération….
On comprend mieux pourquoi la droite n’est plus aux affaires depuis 77 à Montpellier….
Conway: je ne sais pas si les élus de droite avait tort, mais le fait est que cette communauté d’agglomération a été un fiasco, lié à son manque de démocratie (le maire de Montpellier y a les pleins pouvoirs) et à la personnalité de Frêche. Prévue à 44 communes voire plus, par le préfet Constantin tellement neutre qu’il deviendra ensuite salarié à plein temps de Frêche, elle sera rabotée à 41 puis 38 communes, puis 32, puis 31 avec le départ de Palavas (le plus douloureux pour Frêche). Des villes dont les habitants travaillent à Montpellier, comme St-Gély, n’en feront pas partie, alors que Montaud, en pleine campagne, si.
Sur l’article: « Ce mercredi 30 juin 2015 », il s’agit en réalité du mardi 30 juin 2015.
Est-ce en souvenir de cet événement qu’aujourd’hui tous les trams semblaient aller vers la Mosson? J’ai croisé 3 rames de la ligne 3 ce soir, toutes indiquaient la direction « Mosson », alors que 2 d’entre elles allaient à l’évidence en directement de Pérols ou de Lattes (difficile de savoir si c’est Lattes ou Pérols, justement).
Bonjour Miguel,
Un très grand Merci d’avoir relevé l’anomalie de saisie du jour de la semaine que je viens de corriger.
Concernant les rames de la ligne 3, depuis quelques jours il y a apparemment de gros problèmes d’indication des directions. La semaine dernière, à douze heures d’intervalle, j’ai croisé des rames avec la mention « Lattes Centre » sans mention L3 alors qu’elles roulaient vers Juvignac. Sur une autre, l’affichage extérieur de la destination ne fonctionnait pas.
Edouard Paris
Mon post initial visait à souligner le manque de vision des élus de droite. Non seulement Montpellier est devenue agglo mais elle est même devenue métropole.
Mais je remarque que vous avez une vision bien étrange de l’intérêt commun.
Briser une dynamique territoriale cohérente (plages, aéroport, Pic Saint Loup) par pure haine personnelle…
Je vous rappelle que les communes de l’agglo ont pu quitter cette dernière grâce à un amendement du sénat sponsorisé par Jacques Blanc futur adversaire de…Georges Frêche aux élections régionales; c’est vous qui parliez de neutralité je crois.
Les pleins pouvoirs? Il était maire de Montpellier. Montpellier étant de très très loin la plus grande commune de l’agglo, il en est devenu le président. Ça se passe pas comme ça dans à peu près toutes les villes de France. En quoi aurait-il eu plus de pouvoirs que ces homologues maires et présidents d’agglo?
De plus voilà 5 ans que Frêche est décédé. Qu’attendent donc ces parangons de démocratie pour se mettre autour d’une table et rebâtir une agglo cohérente?
Cher Conway:
Je ne me réjouis pas de l’explosion de l’agglomération de Montpellier, je la constate simplement, et je soulignais à quel point c’est absurde, surtout dans le cas des communes du nord de Montpellier.
Je suis convaincu que si, à l’époque, Frêche n’avait pas imposé que la majorité municipale de Montpellier dispose de la majorité absolue au conseil d’agglomération, et lui obéisse au doigt et à l’œil, tout en menaçant les maires des pires sanctions (par exemple une décharge) dès qu’ils émettaient un avis, alors de nombreuses communes auraient accepté d’entrer dans l’agglomération de Montpellier, ou n’auraient pas cherché à en sortir.
Cette situation n’est pas aussi fréquente que vous le dîtes. La plupart des agglomérations françaises ont une population moins concentrée dans la ville centre. Beaucoup d’agglos ont volontairement évité de donner la majorité absolue à la ville centre même lorsque la démographie le permettait. Au final, on le voit bien, il n’est pas rare que l’intercommunalité soit dirigée par un autre parti que la ville centre (c’est le cas ou ça l’a été à Béziers, Toulouse, Bordeaux…), alors qu’à Montpellier c’est impossible par construction.
La situation peut-elle changer avec la mort de Frêche? Peut-être, mais ça obligerait à casser les intercommunalités qu’ont rejointes ces communes (il est difficilement envisageable de les englober purement et simplement), et on ne peut pas dire que Saurel se montre plus partageur que son maître Georges Frêche… À mon avis, c’est donc improbable à brève échéance, Frêche a laissé sa trace dans l’Histoire! C’est comme la ligne 2 du tram par les Beaux-Arts: c’est bête (l’avenue de Nîmes aurait été bien plus rapide et moins chère) mais c’est difficile de revenir dessus aujourd’hui.
Montpellier a une part prédominante dans la métropole, et c’est plutôt un atout qu’un problème. Les politiques sont plus cohérentes, et l’attractivité renforcée. Comprends pas la fixation permanente sur les communes du bord de mer, elles ne représentent pas grand chose en population et ont de plus une économie tout à fait différente dirigée vers le tourisme saisonnier.
Quand il n’y aura plus d’argent du tout, il y aura un jour fusion forcée de mairies et d’agglos, il faut aussi en être conscient. Content ou pas content, c’est pareil … [se référer à: Grèce]
Ping : 10 septembre 2015 – TaM, le grand n’importe quoi | Tramway de Montpellier