Potsdam est la capitale du Land de Brandenburg avec 183 154 habitants au vendredi 31 décembre 2021, contre 142 000 habitants en 1989, l’année de la chute du Mur de Berlin. Cette ville indépendante est la plus peuplée du Land. Située sur les deux rives de la rivière Havel, Potsdam borde Berlin, la capitale de l’Allemagne, au sud-ouest et est l’un des endroits les plus prospères de la zone métropolitaine berlinoise, qui compte environ 4,7 millions d’habitants.

Potsdam est connue pour son héritage en tant qu’ancienne résidence des rois de Prusse avec de nombreux palais et parcs et l’important centre-ville bourgeois. Les paysages culturels de Potsdam ont été inclus dans la liste des sites du patrimoine culturel et naturel mondial par l’UNESCO en 1990.

Potsdam est une ville cinématographique et fait partie à ce titre du réseau des villes créatives de l’UNESCO depuis 2019. Le Babelsberg Film Studio, fondé à Potsdam en 1912 en tant que premier grand studio de cinéma au monde, est l’un des centres de production cinématographique et télévisuelle les plus modernes d’Allemagne et d’Europe.

Potsdam est devenue un centre scientifique européen depuis le milieu du XIXe siècle. Trois universités publiques et plus de trente instituts de recherche sont basés dans la ville.

Potsdam se dote d’un réseau de tramways à traction hippomobile au printemps 1880, quinze ans après sa voisine Berlin.

L’électrification du réseau de tramways de Potsdam ne devient effective qu’en 1907, en raison des craintes formulées par l’observatoire astrophysique de Potsdam, qui redoute que ses résultats de mesure ne soient altérés par les courants électriques des tramways circulant sous les fenêtres de ses divers laboratoires. L’observatoire bloquera par la suite des projets d’extension du réseau pour les mêmes motifs.

Dans les derniers jours de la Seconde Guerre mondiale, les samedi 14 et dimanche 15 avril 1945, Potsdam est détruite par des bombardements avec de graves effets sur le réseau de tramways. Les deux dépôts sont gravement endommagés et de grandes parties des infrastructures (voies et caténaire) sont totalement détériorées. En août 1945, des services minimaux peuvent reprendre. Dès mai 1946, l’ensemble du réseau est à nouveau ouvert à la circulation, à deux exceptions près : dans le quartier de Babelsberg, le court tronçon de Plantagenstraße à Fontanestraße n’est reconstruit qu’en 1952 et la ligne vers Schützenhaus reste définitivement fermée.

Durant la période communiste, de 1949 à 1989, le réseau de tramways de Potsdam aux voies à écartement standard (1 435 mm) est exploité avec des motrices et remorques fabriquées en Allemagne de l’Est durant les années 1950 et 1960, lesquelles remplacent progressivement des motrices et remorques construites durant la première moitié du XXe siècle, puis à partir de 1974 avec des motrices articulées de type KT4D du constructeur tchécoslovaque ČKD Tatra. À l’époque de la République démocratique allemande (RDA), le slogan « Pour la paix et le socialisme » est gravé sur les vitres des tramways de Potsdam.

La rénovation complète du réseau de tramways a débuté dans les années 1990, au lendemain de la réunification de l’Allemagne. En octobre 2015, la tension électrique des lignes aériennes de contact est portée à 750 V courant continu au lieu de 600 V courant continu.

A ce jour, le réseau de tramways de Potsdam, long de 30 km, compte cinq lignes principales numérotées 91, 92, 93, 94 et 96 et deux lignes dites de relais numérotées 98 et 99. Ces dernières ne fonctionnent qu’à certaines heures de la journée, de plus la ligne 99 n’est pas opérationnelle les samedis, dimanches et jours fériés. Par ailleurs, le service de ligne 93 cesse vers 21 heures.

Côté tarification, une multitude de titres de transport est proposée, parmi lesquels des tickets et forfaits qui permettent de voyager à la fois sur le réseau de transport public de Potsdam que sur celui de Berlin. Le mardi 30 août 2022, l’auteur du reportage photo a utilisé le ticket mensuel à 9 € avec lequel il lui était possible de voyager du mercredi 17 août au mercredi 31 août 2022 dans toute l’Allemagne à bord des trains régionaux et des véhicules de l’ensemble des réseaux de transports en commun allemands.  

Le parc roulant commercial du réseau de tramways de Potsdam comprend actuellement 18 motrices articulées unidirectionnelles de type KT4DMC ČKD Tatra, construites en 1987 sous le type KT4D, aptes à circuler en unité multiple et 17 rames articulées unidirectionnelles à plancher surbaissé Combino du constructeur allemand Siemens, dont un exemplaire prototype à quatre caisses numéroté 400 de 1996, huit rames à cinq caisses numérotées 401 à 408 fabriquées entre 1998 et 1999 et huit rames disposant de sept caisses numérotées 409 à 416, étant ici observé que ces dernières, construites entre 2000 et 2001, comportaient à l’origine cinq caisses avant de se voir chacune attribuer deux modules supplémentaires entre 2017 et 2018, d’où leur dénomination Combino XL. Aux motrices et rames précitées s’ajoutent 18 rames articulées unidirectionnelles à plancher surbaissé à cinq caisses Variobahn, numérotées 421 à 438, construites en Allemagne par le Suisse Stadler entre 2011 et 2014. A partir de 2024, les 18 motrices articulées unidirectionnelles de type KT4DMC ČKD Tatra doivent progressivement céder la place à de nouvelles rames articulées unidirectionnelles à plancher surbaissé à sept caisses de la gamme Tramlink du constructeur Stadler, dont la commande comprend une tranche ferme portant sur 10 exemplaires et une tranche optionnelle portant sur 15 exemplaires.

Depuis avril 2018, Siemens a entamé dans l’enceinte du dépôt de tramway de Potsdam des essais en conditions réelles du tout premier tramway autonome au monde qui reprend dans son principe les mêmes équipements et algorithmes qu’une voiture autonome. La rame utilisée est la numéro 400 Combino.  

Info : Thierry Leleu et Edouard Paris