8 janvier 2022 – Renonciation aux bus à hydrogène par la Métropole de Montpellier : voici les raisons de la décision


Un article écrit par Cécile Chaigneau, publié le jeudi 6 janvier 2022 par le média La Tribune Objectif Languedoc Roussillon, intitulé « Pourquoi la Métropole de Montpellier renonce aux bus à hydrogène« , apporte des éclaircicements sur les raisons de cette décision.

Extraits :

« Le président (PS) de la Métropole de Montpellier, Michaël Delafosse, l’a officialisé le 4 janvier dernier, lors de la présentation du futur réseau de bustram : les bus à hydrogène, c’est terminé. La décision a été prise de doter ce réseau de bus électriques.

Le projet montpelliérain de bus à hydrogène, baptisé « Montpellier Horizon Hydrogène », avait été lancé par la précédente équipe en place à la tête de la Métropole, emmenée par Philippe Saurel. Il s’agissait, pour la collectivité, de verdir ses transports en investissant dans 51 bus à hydrogène pour quatre futures lignes de bus à haut niveau de service. 21 devaient être mis en service à partir de 2023, puis 30 à partir de 2025.

Note du webmestre : le projet a été éffectivement lancé par la précédente équipe en place à la tête de la Métropole, mais il a été avalisé les yeux fermés par la nouvelle équipe en conseil de Métropole réuni en séance ordinaire le lundi 12 octobre 2020.

Pour approvisionner les bus, une société de projet avait été créée entre Energies du Sud, filiale de la SERM-SA3M (bras armé de la métropole sur l’urbanisme) et Hynamics, filiale du groupe EDF dédiée à l’hydrogène bas carbone, pour la construction et l’exploitation d’une station de production d’hydrogène par électrolyse de 800 kg/jour, d’une centrale photovoltaïque de de 2,8MWc, d’un stockage d’hydrogène et de stations de distribution. L’objectif, à terme, étant de massifier la production d’hydrogène pour diversifier les usages de mobilités dans la métropole en direction des bennes à ordures ou camions de transport, voire des véhicules de particuliers.

Note du webmestre : les statuts de la société par actions simplifiée (SAS) dénommée MH2 ont été signés le jeudi 29 octobre 2020, soit quelques jours après la tenue du conseil de Métropole.

Le coût du projet avait été estimé à 29 millions d’euros. Et la collectivité avait candidaté à moult appels à projets pour le financer. « Montpellier Horizon Hydrogène » (MH2) avait ainsi remporté l’appel à projets « Écosystèmes de mobilité hydrogène » de la Région Occitanie (1,855 million d’euros de subventions), l’appel à projet national « Hydrogène mobilité » de l’ADEME (2,299 millions d’euros de subventions), ainsi que l’appel à projet européen « Connecting Europe Facilities » (2,72 millions d’euros de subventions). La Caisse des Dépôts, partenaire de la Commission européenne, avait annoncé sa contribution via la Banque des Territoires, par un investissement en fonds propres et en quasi-fonds propres de plus de 3 millions d’euros et un financement en prêt de 5,9 millions d’euros pour l’acquisition des bus. Le projet « Montpellier Horizon Hydrogène » était alors présenté comme l’un des plus importants projets de mobilité hydrogène de France…

Dans un communiqué commun de la Métropole, de la Caisse des Dépôts et de la Commission européenne, daté du 16 février 2021, Michaël Delafosse déclarait : « Le projet Montpellier Horizon Hydrogène permet à Montpellier de se positionner en territoire moteur et de contribuer au développement de la filière hydrogène régionale et nationale. Au cœur d’une Région Occitanie qui a affirmé sa volonté d’accompagner la filière hydrogène, Montpellier Méditerranée Métropole s’est engagée très tôt dans une stratégie énergétique vertueuse ».

Mais tous comptes faits (au sens propre du terme), la collectivité estime que la vertu énergétique ne doit pas se faire au détriment des deniers publics. Car c’est bien là que le bât blesse.

« La technologie hydrogène est prometteuse, confirmait Michaël Delafosse le 4 janvier. Mais nous étions aidés sur l’investissement mais pas sur le fonctionnement. Or, il reviendrait six fois plus cher qu’avec des bus électriques. Donc, pour le moment, nous renonçons aux bus à hydrogène, on verra en 2030 si l’hydrogène est moins cher. »

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