C’est reparti comme en 14, non pas 1914 mais plutôt 2014.
Au tout début du mois d’octobre 2014, le maire de Montpellier et président de Montpellier Agglomération, Philippe Saurel, avait lancé une grande offensive en faisant recouvrir des motifs conçus par des designers français de renommée internationale, ornant les capots de protection des bogies moteurs de l’ensemble des motrices des rames Citadis 302 et 402 Alstom et dans une moindre mesure les capots de protection des bogies intermédiaires des rames Citadis 401 Alstom, chaque rame étant revêtue d’une livrée propre à la ligne sur laquelle elle opère, d’où l’originalité du réseau montpelliérain, par les logos de la région Languedoc-Roussillon, de l’Etat symbolisé par la République française et du département de l’Hérault, avec l’idée de rappeler, très maladroitement, que ces trois entités ont participé au financement de la réalisation des quatre lignes de tramway.
La rame 2032 Citadis 302 Alstom à la livrée « Roi Soleil » avait échappé à cette profanation, on ne sait pour quelle raison, tout comme les rames multilignes 2048 et 2049 Citadis 302 Alstom et 2098 et 2099 Citadis 402 Alstom.
Au mois de mars 2016, nouveau coup de théâtre, à la suite de désaccords intervenus avec la présidente de Région, Carole Delga, et le président du Conseil départemental, Kléber Mesquida, sur l’attribution de subventions auxquelles pouvait prétendre la métropole montpelliéraine, le maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole, Philippe Saurel, a pris la décision de faire enlever des rames de la ligne 4 habillées de la livrée « Roi Soleil » les logos des deux collectivités précitées. De la même manière en 2017, lorsque la livrée bleue aux hirondelles de chacune des trente rames Citadis 401 Alstom opérant sur la ligne 1 a fait l’objet d’un nouvel adhésivage, seul le logo de l’Etat symbolisé par la République française a été maintenu.
Avec le changement de gouvernance au sein de Montpellier Méditerranée Métropole au mois de juillet 2020, l’auteur de la présente info était loin d’imaginer que l’histoire mouvementée des logos allait refaire surface.
Alors que les élus métropolitains restent vivement attachés à des livrées sortant de l’ordinaire, le maire de Castelnau-le-Lez n’a-t-il pas proposé en Conseil de métropole du lundi 12 octobre 2020 de lancer le moment venu un concours pour habiller les futurs bus à hydrogène (dont la métropole à la ferme intention de s’équiper malgré leur prix d’achat et leur coût d’exploitation exorbitants, note du webmestre) d’un habillage spécifique, ces mêmes élus ne s’embarrassent pas pour profaner une fois de plus les motifs décoratifs de l’ensemble des rames de tramway, exception faite des rames multilignes qui sont à ce jour au nombre de 7, en faisant coller le logo de la région Occitanie / Pyrénées -Méditerranée à la place notamment de l’ancien logo de l’ex-région Languedoc-Roussillon pour ce qui est des rames qui l’avaient conservé.
On ne devrait pas être au bout de nos surprises, si un-e conseiller-e métropolitain-e cumulant cette fonction avec celle d’élu-e- départemental-e vient à faire remarquer que le logo du département de l’Hérault a changé depuis l’été 2015 et serait alors capable de demander et d’obtenir le remplacement de l’ancien logo par le nouveau logo sur les rames qui arborent encore l’ancien logo et de faire poser le nouveau logo sur celles qui ont été dégarnies de l’ancien logo en 2016 et 2017.
En ces temps de crise sanitaire doublée d’une grave crise économique et bientôt sociale, les dépenses engagées dans ce genre de fantaisie sont-elles vraiment essentielles ?
Info : Edouard Paris