16 décembre 2016 – La ligne 2 de tramway de Montpellier fête ses 10 ans ce vendredi


Ce vendredi 16 décembre 2016 marque le dixième anniversaire de l’inauguration de la ligne 2 de tramway de Montpellier organisée le samedi 16 décembre 2006.

La date fut-elle bien choisie ? On peut en douter car le même jour et à la même heure la première section de la ligne T3 de Paris intra-muros était inaugurée entre le pont du Garigliano et la porte d’Ivry. Conséquence, sur TF1 un seul reportage sur Paris et une petite phrase sur Montpellier avant de passer au sujet suivant.
Cela fait longtemps que l’équipe de tramwaydemontpellier.net et du site qui l’a précédé estime que les communicants ne font faire que des « conneries » aux élus qui sont déjà bien assez grands pour en faire tout seuls.

Du côté de l’inauguration montpelliéraine, une estrade avait été montée sur la place Auguste-Gibert devant les colonnades grecques de la gare Montpellier Saint-Roch.
Avant de rejoindre cette place, les invités étaient répartis dans différentes rames Citadis 302 Alstom venant de l’est et de l’ouest de la ligne 2 :
⦁ de Jacou : rames 2043, à bord de laquelle avait pris place Georges Frêche, et 2047,
⦁ de Via Domitia : rame 2063,
⦁ de Notre-Dame de Sablassou : rame 2059,
⦁ de Saint Jean de Vedas-Centre : rame 2042,
⦁ des Sabines : rames 2046.
A 10h20, à chaque bout de la ligne des rames se sont élancées vers la gare SNCF, deux circulant à contre-voie, la 2059 venant de l’est depuis Notre-Dame de Sablassou et la 2046 venant de l’ouest depuis les Sabines.
A 11h00, c’est sous une forte pluie que les rames sont arrivées à la hauteur de la gare Saint-Roch. Le ruban fut coupé rapidement après les vocalises d’une castafiore locale et quelques gesticulations d’acrobates.
Point de discours sur l’estrade, Georges Frêche et ses invités préférant se replier sur l’Opéra-Comédie à l’abri de la pluie et des manifestants. A l’abri, bien au chaud, le ventre bien calé par le copieux buffet offert par les contribuables.
Les discours nous apprendront qu’une troisième ligne de 22,4 km avec 25 rames décorées de poissons était en projet.
La ligne 2 a été ouverte au public le jour même de l’inauguration,  de 14h30 à 22h00 ainsi que le dimanche 17 décembre 2006 entre 7h00 et 20h00. L’accès à bord des rames était gratuit mais il fallait avoir en main un ticket spécial à valider à chaque montée.
La ligne 2 entrera en service commercial dès le lundi 18 décembre 2006 avec une amplitude de service de 7h00 à 20h00. Il faudra attendre le lundi 8 janvier 2007 pour que l’amplitude du service augmente de sept heures, soit de 5h00 du matin à 1h00 du matin le lendemain.

Profitons du dixième anniversaire de la ligne 2 pour examiner quelques points et en tirer des enseignements :
⦁ Les manifestants présents à la cérémonie d’inauguration, en l’occurrence Les Gardiens de la Gardiole, étaient opposés à un centre de stockage des déchets ultimes (CSDU) sur la commune de Fabrègues, une des trente-et-une commune de l’agglomération, un projet appuyé par Georges Frêche, président de Montpellier Agglomération et président de la région Languedoc-Roussillon, projet qui fut par la suite abandonné.
⦁ L’Opéra -Comédie transformé en bunker par le pouvoir politique avec l’aide de la police. Même des personnes munies d’une invitation n’ont pas pu y pénétrer.
⦁ La ligne 2 a changé de circuit depuis le samedi 7 avril 2012 en passant par la Comédie en tronc commun avec la ligne 1 et a abandonné l’inutile boucle du Lez reprise en partie par la ligne 4 de tramway le même jour. Le passage par la Comédie avait été demandé par le Collectif Tramway mais refusé alors par les élus qui déclaraient « 2 lignes à la Comédie ce n’est pas possible !!! »
⦁ Malgré ses terminus en « cul de sac » la ligne 2 assure un trafic essentiel pour éviter la paralysie de l’agglomération aujourd’hui métropole. La densification des habitations y est aussi pour quelque chose.
⦁ Le problème majeur semble venir du choix des rames avec des bogies fixes sur une ligne équipée de nombreuses courbes de faibles rayons, préjudiciables à la durée de vie des rails. Les rames Citadis 302 Alstom sont réputées pour être des « bouffeuses de roues » ce qui engendre des coûts d’entretien et de fonctionnement élevés.

Les trois premiers points ci-dessus soulignent la mauvaise santé de la démocratie locale, la dérive autoritaire et méprisante des élus.

Selon le magazine d’information de la métropole (mmmag) du mois de décembre 2016, en page 7, la ligne 2 enregistrerait 45.000 voyages quotidiens. Le dossier de presse remis le samedi 16 décembre 2006 annonçait en page 10 : « Dès sa mise en service, le trafic prévu est de 52.000 voyageurs par jour ». Apparemment, les programmes immobiliers qui ont été réalisés ces dix dernières années le long et à toute proximité de cette ligne 2 et son accès plus direct en centre-ville de Montpellier n’ont pas réussi à doper sa fréquentation.

Pour fêter les dix ans de la ligne 2, la rame 2099 Citadis 402 Alstom multilignes, qui opère sur la ligne 1 ou sur la ligne 3, a revêtu un pelliculage intégral spécial anniversaire. Paradoxalement, cette rame ne devrait pas être amenée à circuler sur la ligne 2 dans la mesure où à son bord on ne trouve que « les thermomètres » ou « relevés des arrêts » des lignes 1 et 3 au-dessus des portes à double vantail.

Info : Michel Bozzola et Edouard Paris

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2 commentaires pour 16 décembre 2016 – La ligne 2 de tramway de Montpellier fête ses 10 ans ce vendredi

  1. Miguel dit :

    Souvenirs souvenirs…
    Et moi-même, après avoir tenu pendant des années le site web du Collectif Tramway, http://collectiftramway.free.fr , j’étais allé à Jacou le matin de l’inauguration, où je savais que Frêche serait présent et ferait une allocution.
    À la fin de l’inévitable monologue de Frêche, j’avais publiquement annoncé que cette ligne 2 via les zigzags des Beaux-Arts et la boucle du Lez allait être d’une lenteur exaspérante en plus d’être inutilement coûteuse, et que pour le démontrer, j’allais faire le trajet avec mon vélo urbain et arriver bien avant le tramway. Ce qui fut le cas, malgré que j’attendais le tramway présidentiel pour le saluer à chaque station (il ne s’y arrêtait pas) jusqu’à Castelnau rond-point, avant de continuer tout droit vers la gare.
    Georges Frêche m’avait fait une déclaration qui mériterait d’être connue: « Mais bien sûr que vous allez arriver avant nous: un tramway, ce n’est pas fait pour aller aussi vite qu’un vélo ».
    Parmi les experts qui expliquaient pourquoi il était impossible de faire passer le tram sur le Jeu de Paume (ça allait coûter 100 M€ pour revoir le plan de circulation!), qu’il était impossible de faire passer 2 lignes dans la même station, que la boucle du Lez était indispensable pour desservir la Pompignane via une passerelle sur le Lez (qui a disparu du projet au lendemain de la signature de la DUP par le ministre, mais la station s’appelle encore « Pompignane »), qu’il était absurde que le tram passe par l’avenue St-Lazare plutôt que dans des petites rues sinueuses, que Jacou était la destination la plus porteuse, etc…, il y avait en première ligne le directeur de la TAM, un salarié de Transdev (filiale de la Caisse des Dépôts) nommé Marc Letourneur, qui a ensuite continué sa carrière à Grenoble.
    Aujourd’hui à la retraite, Marc Letourneur est un militant assidu et efficace pour les transports publics et la marche à pied (face à la voiture individuelle), hostile comme moi à la gare TGV de la Mogère, mais il n’a jamais vraiment admis que c’était une erreur et que, sous la contrainte de son client (l’Agglo de Montpellier et Frêche) et de sa direction, il avait accepté de s’asseoir sur sa responsabilité professionnelle et de trouver des arguments techniques farfelus pour justifier a posteriori la décision prise par le politicien local.

  2. Ping : 29 octobre 2017 – Funiculaires du Tréport et de Mondovi, ils sont tous deux ressuscités en 2006 | Tramway de Montpellier

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