11 mars 2021 – TaM Montpellier 3M ne pourra pas faire l’impasse sur la transformation de son système billettique


Dans un entretien accordé au Matin Dimanche, au début du mois de novembre 2020, Stefan Meierhans, le Monsieur Prix de la Confédération helvétique, appelle les entreprises de transports publics à s’adapter à la crise liée à la pandémie de la Covid-19. Selon lui, elles doivent revoir leurs offres et proposer des abonnements à la carte.

« Il y a beaucoup plus de temps partiels par rapport à il y a dix ans. Les besoins des usagers des transports publics ont changé. Mais l’architecture de la tarification n’évolue pas ou pas assez rapidement », constate Stefan Meierhans. Il propose de s’inspirer des offres qui existent dans la téléphonie mobile, notamment des abonnements dits «best price», garantissant le meilleur tarif. « On calcule après coup ce que vous avez vraiment consommé et on applique le meilleur tarif possible. Ces modèles sont très demandés par les consommateurs », ajoute-t-il.

Même son de cloche chez les personnes interrogées par Christoph Althoff pour le compte du média en ligne allemand Urban Transport Magazine (UTM), le jeudi 4 mars 2021, dans un article intitulé « Neue Tarife, Ticketing und Zahlungslösungen für bessere urbane Mobilität » (Nouveaux tarifs, billetterie et solutions de paiement pour une meilleure mobilité urbaine) et dont des extraits traduits en français sont reproduits ci-dessous.

Nous avions l’habitude d’avoir des abonnements mensuels pour les transports publics. Et c’était bien. N’est-ce plus suffisant ? «Eh bien, c’était dans le passé», déclare Antonio Carmona, directeur général, International chez Ticketer, «mais dans le nouveau contexte, avec beaucoup plus de flexibilité sur le lieu de travail par exemple, de nouveaux produits tarifaires flexibles sont nécessaires, pour les voyageurs moins fréquents, qui ne se rendent au bureau que certains jours ». Même ceux qui continuent à faire la navette chaque jour peuvent être fatigués de s’engager sur un laissez-passer mensuel. Des mesures de qualité telles que la sécurité, la fréquence et la ponctualité aideront, mais Antonio Carmona est convaincu que des tarifs flexibles sont la clé pour reconquérir les voyageurs. «Nous devons éviter de reculer de 20 ans». Selon Visa, «les paiements sans contact en boucle ouverte et à l’utilisation PAYG – Pay As You Go – offrent aux navetteurs la flexibilité de payer le transport quand et comment ils en ont besoin

La billetterie de type « Account Based » autorise la flexibilité des tarifs. L’approche « en boucle ouverte » repose sur un jeton ouvert sécurisé activé sur un téléphone intelligent, ou une carte bancaire c-EMV, ou une carte à puce, ou bien encore une montre intelligente, appartenant à son utilisateur. La boucle ouverte ne nécessite aucune pré-inscription du passager. Le passager est identifié par le jeton ouvert sécurisé. À l’avenir, même une certaine forme d’identification biométrique pourrait être utilisée. Ensuite, le système de billetterie centré sur les passagers gère un compte pour chaque passager dans le back-office. Cela implique que la connectivité au back-office doit être disponible la majorité du temps. L’opérateur de transport dispose ainsi d’un moyen d’identification du passager et de son mode de paiement.

Ici, il n’est pas nécessaire d’acheter un billet à l’avance, puis de le valider. Au contraire, le voyageur peut simplement monter à bord et valider son trajet en passant son support sécurisé devant le lecteur approprié. Les validations sont comptabilisées et attribuées au compte de l’utilisateur pour un paiement ultérieur. «Il s’agit d’un changement majeur dans la technologie et les processus par rapport à la billetterie traditionnelle centrée sur la carte, qui permettait de stocker, coder et imprimer l’autorisation de voyage sur le support», explique Manfred Troll, Business Development chez Scheidt & Bachmann.

En outre, les frais totaux peuvent être plafonnés quotidiennement, mensuellement ou encore plus flexibles afin qu’ils ne soient jamais plus chers que le meilleur produit de voyage adapté. De cette façon, les voyageurs peuvent être sûrs de bénéficier toujours du meilleur tarif. Antonio Carmona souligne qu’une inscription de voyageur est toujours nécessaire pour bénéficier de réductions pour les étudiants ou les seniors. Il existe aussi une option pour utiliser un compte prépayé, qui peut être rechargé.

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Un commentaire pour 11 mars 2021 – TaM Montpellier 3M ne pourra pas faire l’impasse sur la transformation de son système billettique

  1. Miguel dit :

    À mon avis, ce n’est pas tant Montpellier, que l’État, qui devra évoluer.
    Car toute l’économie des transports publics repose sur le fait que les employeurs remboursent la moitié du prix des abonnements.
    Or, voyez ce que disent les textes, par exemple pour les salariés du privé c’est à l’article R3261-2 du Code du travail:
    https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000020080275/
    «(…) Les abonnements multimodaux à nombre de voyages illimité ainsi que les abonnements annuels, mensuels, hebdomadaires ou à renouvellement tacite à nombre de voyages illimité (…)»
    La conclusion est simple: la formule doit être illimitée, ce qui ne couvre donc pas des salariés qui utiliseraient des cartes calculant constamment la formule la plus avantageuse (type Oyster Card de Londres), ni les carnets de 10 voyages à prix réduit pour un même trajet (le « bono », courant en Espagne sur les transports urbains et les trains de banlieue), ni les formules intégrées qui calculent le tarif en fonction du point de montée et de descente et du nombre de zones traversées (comme aux Pays-Bas), et donc finalement rien qui soit intéressant pour un salarié faisant 2, 3, ou 4 jours de télétravail par semaine.
    J’ose imaginer que, comme la question se pose partout, le gouvernement finira par réfléchir à la question. Mais les autorités en charge des transports sont-elles prêtes à faire payer moins cher tous ces salariés en télétravail partiel? Et le gouvernement ne pense-t-il pas que toute la France est comme Paris, où l’abonnement illimité n’est pas loin d’être indispensable, y compris en cas de télétravail?

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