Georges Brassens avait bien raison, les morts sont tous de braves types.
Dès l’annonce du décès de Jacques Chirac, le jeudi 26 septembre 2019, l’avalanche d’éloges n’ a pas fini de grossir. Cela nous rappelle, toute proportion gardée, celles qui ont fleuri à la suite du décès de Georges Frêche survenu le dimanche 24 octobre 2010, il y a neuf ans exactement.
Pourtant, Georges Frêche n’était pas aussi visionnaire que cela et Jacques Chirac n’était certainement pas aussi parfait que le voudraient leurs thuriféraires réciproques.
Pour faire le lien entre ces deux personnalités politiques, un seul exemple : le système de transport urbain Aramis, l’acronyme de « Agencement en Rames Automatisées de Modules Indépendants en Stations ».
Au début des années quatre-vingt, Georges Frêche, maire de la ville de Montpellier, président de Montpellier District et député de la 4e circonscription de l’Hérault , n’arrivait pas à se décider sur le type de véhicule censé améliorer radicalement les transports en commun de Montpellier. Il tenait absolument à un mode de transport innovant que Montpellier serait la première ville au monde à adopter. Lille étant sur le point de lancer son métro VAL, l’édile montpelliérain a jeté son dévolu sur Aramis, un mini-métro intégralement automatique et de gabarit plus réduit que le VAL fondé sur l’utilisation d’éléments autonomes de deux modules indissociables ou « doublets », chaque module pouvant accueillir 10 passagers, soit un total de 20 passagers par doublet. Ainsi à Montpellier, où Georges Frêche projetait de faire construire une ligne Aramis entre La Paillade et le centre-ville opérationnelle dès 1987 avec un prolongement jusqu’à la mer programmé pour 1989, pour faire face à la fréquentation attendue il aurait été nécessaire de faire circuler une pléthore de doublets qui se seraient agencés en rames grâce à un système d’attelage électronique autorisant leur accouplement ou séparation aux aiguillages d’entrée et de sortie d’une station.
Le vendredi 6 mars 1987, Jacques Chirac, Premier ministre et maire de Paris, accompagné d’élus, a visité le centre d’essais Aramis du boulevard Victor dans le 15e arrondissement de Paris. La photo ci-après permet de juger de la « grandeur » d’un module et nous ramène au visionnaire de Montpellier : Essayez de vous imaginer en train de monter et de voyager à bord de ce mini-métro quand aujourd’hui vous prenez votre tram à votre station habituelle !!!
Quatre mois après la visite de Jacques Chirac au centre d’essais, le quotidien Le Monde annonçait l’ abandon du mini-métro Aramis.
Pour rappel, la première ligne de tramway moderne de Montpellier a été inaugurée le vendredi 30 juin 2000 par Georges Frêche, au cours du premier mandat de président de la République de Jacques Chirac.
- Le mini-métro Aramis à la une du journal d’information municipale « Montpellier votre ville » du mois de janvier 1983
- Le vendredi 6 mars 1987, Jacques Chirac teste le mini-métro Aramis au centre d’essais du boulevard Victor à Paris (XVe). Photo publiée par Le Canard enchaïné dans son numéro daté du mercredi 11 mars 1987
Info : Louis Ferdinand
Cela me fait penser au magnifique système SK qui avait été construit à Roissy et qui n’a pas survécu plus de 3 ans…
C’est un peu le même genre en effet. Et il y a pire que le SK de Roissy, il y a celui de Noisy le Grand. Achevé en 1993, maintenue en état opérationnel jusqu’a 1999 mais jamais mis en service commercial, et aujourd’hui totalement vandalisé.
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9tro_de_Noisy-le-Grand
On a au moins échappé à ça à Montpellier.