Riebeckplatz à Halle (Saale), la rame 622 MGT6D Duewag/Siemens (année 1998), opérant sur la ligne 4 en direction du terminus « Kröllwitz », est photographiée au moment où elle quitte la station « Riebeckplatz » quais communs aux lignes 4, 7 et 9, le mardi 10 septembre 2024. Copyright : Thierry Leleu
Située à 36 km au nord-ouest de Leipzig, la ville allemande de Halle (Saale), peuplée de 242 172 habitants au dimanche 31 décembre 2023, dispose à ce jour du plus grand réseau de tramways du Land de Saxe-Anhalt qui en compte cinq : Magdeburg, Halberstadt, Dessau, Halle (Saale) et Naumburg an der Saale. Sa longueur totale, en ce compris la ligne 5 de tramway interurbain de près de 31 km jusqu’à Bad Dürrenberg, atteint 87,6 kilomètres, ce qui en fait l’un des plus importants réseaux de tramways à voie métrique d’Allemagne. Il constitue l’épine dorsale des transports publics locaux et dessert l’ensemble des quartiers urbains, le centre historique, la gare principale située en dehors du cœur de ville, ainsi que plusieurs bourgades jalonnant le parcours de la ligne 5.
La création du réseau de tramways de Halle (Saale) remonte au dimanche 15 octobre 1882, date de l’ouverture d’une première ligne de tramway hippomobile.
Les premiers tramways électriques entrent en service dès le vendredi 24 avril 1891. Il s’agit alors du premier réseau de tramways allemand équipé de lignes aériennes de contact. Les motrices captent le courant électrique au moyen d’une perche munie d’une roulette à son extrémité.
Hallesche Straßenbahn-AG, une des deux sociétés exploitantes de lignes de tramway, a dû longtemps batailler avec l’institut de physique de l’université, édifié à proximité d’une ligne. Les scientifiques craignaient que des fuites du retour de courant par les rails ne viennent perturber le fonctionnement des instruments de mesure de l’institut particulièrement sensibles aux champs électromagnétiques.
Du dimanche 7 mai 1899 au samedi 23 août 1902, des motrices bi-modes caténaire-batteries sont testées en service commercial sur le réseau de tramways de Halle (Saale).
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, le réseau de tramways de Halle (Saale) n’a pas subi de gros dégâts, la ville ayant été épargnée par les bombardements américains à la suite du départ négocié de troupes du IIIe Reich basées dans la ville, en avril 1945.
Halle (Saale) a fait partie de la République démocratique allemande (RDA) du vendredi 7 octobre 1949 au vendredi 3 octobre 1990. Durant cette période peu glorieuse, le réseau de tramways a connu des hauts et des bas.
HAVAG, la société exploitante du réseau de transport public de Halle (Saale), a été fondée le samedi 16 juin 1990 en tant que successeur légal de VE Verkehrsbetriebe Halle, sept mois après la chute du mur de Berlin et près de quatre mois avant la réunification de l’Allemagne. Contrairement à la plupart des autres grandes villes de l’ex-RDA, à Halle (Saale), avec la première augmentation des tarifs en 1991, l’Association des transports et des tarifs de Halle (Saale) (VTG) a introduit une grille tarifaire commune à tous les transports publics de la zone urbaine. Les augmentations tarifaires ont été compensées par de réelles améliorations sous la forme de titres de transport inter-réseaux et d’abonnements uniformes. C’était plus de dix ans en avance sur les autres villes et territoires locaux de ce qui deviendra plus tard l’Association des transports d’Allemagne centrale (Mitteldeutscher Verkehrsverbund (MDV)).
A la rentrée 2024, le réseau de tramways de Halle (Saale) compte 13 lignes numérotées 1, 2, 3, 4, 5, 7, 8, 9, 10, 12, 16, 94 et 95, mais ces lignes ne sont pas toutes opérationnelles concomitamment. Ainsi, du lundi au vendredi, les lignes 1, 2, 3, 4, 5, 7, 8, 9, 10, 12 et 16 offrent une fréquence de passage de 15 minutes entre chaque rame dans les deux sens de 4h à 20h, alors que les lignes 94 et 95 entament leur service à 20h au moment où celui des lignes 3, 4, 5, 12 et 16 prend fin. La page Wikipédia en allemand dédiée aux tramways de Halle (Saale) détaille le fonctionnement journalier de chaque ligne.
Le parc roulant du réseau de tramways de Halle (Saale) comprend à ce jour 59 rames articulées bidirectionnelles à plancher surbaissé MGT6D Duewag/Siemens de 29,9 mètres de long construites entre 1996 et 2001, numérotées 601 à 620 et 622 à 660, dont plusieurs réseaux de tramways de l’ex-RDA ont fait l’acquisition dans le courant des années 1990. Outre les rames précitées, on dénombre 30 rames articulées à plancher surbaissé à 70 % MGT-K Flexity Classic Bombardier construites entre 2004 et 2005, numérotées 661 à 690, et 12 rames articulées à plancher surbaissé à 70 % MGT-K-2 Flexity Classic Bombardier fabriquées en 2013, numérotées 691 à 702. Les rames MGT-K et MGT-K-2 ont la particularité d’être équipées d’une seule cabine de conduite et de portes à double vantail sur chaque face latérale. Ces rames circulent en unité multiple et sont couplées entre elles par les extrémités dépourvues de cabine de conduite, de façon que deux rames forment un ensemble de près de 43 mètres de long doté d’une cabine de conduite à chaque extrémité.
Photos prises à Halle (Saale) en Allemagne, le mardi 10 septembre 2024. Copyright : Thierry Leleu
Le mardi 22 août 2022, HAVAG, filiale du groupe Stadtwerke Halle (Saale), a signé un contrat avec le Suisse Stadler AG pour la livraison de 56 rames articulées bidirectionnelles à plancher surbaissé de la gamme Tina, dont 39 de type MGT-M triple caisse d’une longueur de 30,4 mètres chacune et 17 de type MGT-XL quintuple caisse d’une longueur de 45,4 mètres chacune. La largeur est identique à celles des rames actuellement en service, soit 2,30 mètres.
Visuel d’une rame de type MGT-M triple caisse Tina Stadler commandée à 39 exemplaires par HAVAG, la société exploitante du réseau de tramways de Halle (Saale) en Allemagne. Copyright : Stadler/Nose – Août 2023
La livraison de la première des rames Tina fabriquées en Pologne est attendue sous peu et la mise en service des premières unités devrait avoir lieu au mois de septembre 2025.
Ces nouvelles rames sont appelées à remplacer les 59 rames MGT6D Duewag/Siemens au fur et à mesure de leur introduction sur le réseau de tramways de Halle (Saale).
Depuis le lundi 1er mai 2023, toute personne titulaire de l’abonnement mensuel Deutschlandticket peut se déplacer en illimité sur l’ensemble des réseaux de transport public allemands.
Info : Thierry Leleu et Edouard Paris
Complément d’information du vendredi 6 décembre 2024 : la première rame Tina a été officiellement livrée ce vendredi 6 décembre à la mi-journée.
Tramway de Montpellier 
Il y a eu d’autres exemples de perturbations d’équipements sensibles par des transports publics.
Par exemple lorsque les physiciens du laboratoire de physique de l’École normale supérieure de Paris, rue Lhomond, commençaient à créer les atomes froids géants (c’est-à-dire avec des atomes tournant sur des orbites très éloignées du noyau), qui sont des états extrêmement sensibles, ils étaient perturbés par le démarrage des RER B à la station Luxembourg, à plus de 500 m de là. Le problème a été corrigé en ajoutant des blindages magnétiques.
Autre exemple à Madrid, on m’avait rapporté (il y a plus de 20 ans, mais je n’identifie pas de quel endroit exact il s’agit) qu’une ligne devant passer sous un bâtiment utilisé par les députés avait été déviée de peur d’être ciblée par une attaque terroriste de l’ETA (groupe qui a fait près de 1000 morts dont beaucoup de politiciens), et elle était alors passée sous un hôpital. Mais le courant continu circulant dans les caténaires provoquait un champ magnétique assez intense pour perturber le nouvel appareil d’IRM, malgré les blindages, peu efficaces contre ce type de perturbations. Des physiciens mandatés pour étudier la question avait trouvé la solution d’installer des câbles feeders au niveau du sol pour réduire la surface de la boucle magnétique.
Aujourd’hui, peu de monde s’inquièterait des perturbations électriques, dont il est facile de se protéger. En revanche, les perturbations magnétiques peuvent poser quelques défis dans certains cas. Sans parler bien sûr des vibrations: un métro sur rail passant sous un laboratoire de sismologie, ce ne serait pas très raisonnable.
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À noter que Darmstadt est la première ville à s’équiper avec des trams Tina. Les villes suivantes seront Bâle et Rostock.