
Les date et heure limites de réception des offres ou des demandes de participation dans le cadre du prétendu plus grand appel d’offres tramway de France lancé par Montpellier Méditerranée Métropole sont fixées au lundi 1er mars 2021 à 17h locale.
A ce sujet, une info publiée dans les versions papier et numérique du quotidien régional Midi Libre, édition Montpellier / Lunel, du dimanche 21 février 2021, en page 2, sous le titre « Quid des 77 nouvelles rames ? » , nous apprend que « le plus grand appel d’offres de France, dixit Julie Frêche, vice-présidente de la Métropole déléguée aux transports et aux mobilités actives, va concerner 45 rames fermes et 77 en intégrant la tranche conditionnelle pour une montant estimé de 245 M€« . Cette même info précise que ces nouvelles rames devront être équipées entre autres de portes à double vantail uniquement, d’une disposition de sièges en parallèle, d’un système de comptage par caméra des voyageurs qui entrent et sortent et d’un dispositif de désinfection automatique des rames via des lampes UV. Toujours selon cette info : « Outre Alstom, Stadler et Bombardier, par exemple, Škoda s’est aussi déjà renseigné« .
Annoncé en grande pompe le mercredi 9 décembre 2020, l’appel d’offres a été officiellement lancé le vendredi 5 février 2021, soit, curieusement, une semaine jour pour jour après que le rachat de Bombardier Transport par Alstom s’est concrétisé. Bombardier Transport n’est plus en capacité de candidater à un appel d’offres depuis le vendredi 29 janvier 2021, ce que tout initié peut comprendre assez vite en ouvrant la page d’accueil du site officiel Bombardier Transport pris en main par Alstom.
Pour revenir à l’appel d’offres publié par TaM Montpellier 3 M, celui-ci porte sur une tranche ferme de 60 rames (et non 45 comme indiqué plus haut par Midi-Libre, note du webmestre) et une tranche optionnelle de 17 rames. Par ailleurs, il y a lieu de se demander si le chiffre de 245 M€ publié dans l’info de Midi Libre correspond au montant d’une offre présentée par un candidat, dans ce cas là il s’agirait d’une malencontreuse fuite sur les négociations en cours, ou si on est en présence d’une erreur de saisie. Quant à la divulgation au public des noms de candidats qui se seraient déjà manifestés, elle est pour le moins surprenante. En général, c’est seulement le jour où le choix du candidat gagnant est acté que le commun des mortels peut prendre connaissance de l’identité des autres concurrents.
Celles et ceux qui ne connaissent pas encore la raison pour laquelle Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole, a sorti de son chapeau d’illusionniste un appel d’offres portant sur 77 nouvelles rames de tramways pour un coût estimé à 275 M€ (H.T.), trouveront la réponse dans un avis d’attribution de marché au profit d’Alstom publié par l’entité adjudicatrice Sémitan mandataire de Nantes Métropole, le mercredi 12 août 2020, dans lequel il est question de 76 nouvelles rames et d’un coût total de 270 292 900 euros (H.T.).
Imaginons que Nantes Métropole ait opté pour 80 rames au total, tranche ferme plus tranches optionnelles, Montpellier Méditerranée Métropole aurait fort probablement surenchéri en lançant un appel d’offres portant sur une commande de 81 rames.
Autant le nombre de nouvelles rames retenues par Nantes Métropole paraît justifié (remplacement sur une période de quatre années devant débuter en 2023 de 46 rames Alsthom livrées entre 1984 et 1994, extension nord de la ligne 1 d’ici la fin 2024 et projets de création de trois nouvelles nouvelles lignes à l’horizon 2026, note du webmestre), autant le chiffre de 77 avancé par Montpellier Méditerranée Métropole peut-être qualifié d’inconsidéré dans la mesure où la collectivité a précisé que 25 nouvelles rames seront destinées à alimenter les lignes 1, 2, 3 , 4 et 5, pour faire face à une croissance attendue, à partir de 2023, de la fréquentation induite par la gratuité généralisée des transports publics au seul bénéfice des habitants de la Métropole sur le réseau bus et tramways exploité par TaM Montpellier 3M. Un pari risqué, financièrement parlant, si dans les prochaines années les résidents de la métropole tendent à privilégier les déplacements individuels à vélo, à trottinette, à deux-roues motorisés, tout comme la marche à pied, sans oublier que la voiture restera probablement le principal moyen de locomotion de celles et ceux qui vivent et s’activent en dehors du territoire de la commune de Montpellier, le tout au détriment de l’utilisation des transports collectifs. De même, les autorités organisatrices de la mobilité ne peuvent pas ignorer l’impact du télétravail, une tendance en nette progression depuis le début de la crise sanitaire, sur les habitudes de déplacement domicile-travail, avant de s’engager tête baissée dans des investissements qui pourraient s’avérer surdimensionnés dans le futur.
Info : Edouard Paris
C’est sur que les déplacements individuels à vélo, et à trottinette, dans les trams vont se multiplier (C’est même en forte augmentation) – D’ou peut-être l’utilisation de 25 nouvelles rames UNIQUEMENT pour ce type de « transport » – En contre-partie, il faudrait un arrêt pour les pistes cyclables (Pour exemple, je suis (de moins en moins) un utilisateur de ligne L3, et j’observe des « montées de vélos et de trotinettes » de plus en plus fréquentes entre les stations « Plan Cabanes » et « Tonnelles » (Partie de la ligne empruntant l’Avenue de Lodève, elle même équipée d’une piste cyclable sur toute sa longueur)