Deux jours après le premier test de roulage à vitesse très réduite d’une rame CityVal Siemens/Lohr sur une partie du viaduc qui équipe la partie nord-est de la future ligne b du métro de Rennes, le quotidien régional Ouest-France titre : « Rennes. Le métro roulera-t-il en juin ? Pas Sûr… »
Ainsi que le rapporte l’article daté du vendredi 22 janvier 2021, Nathalie Appéré, maire de Rennes et présidente de Rennes Métropole, a déclaré le jour même, au cours de l’émission TVR politique avec Ouest-France, que « la pleine mise en service se fera vraisemblablement plus autour de la rentrée de septembre » et d’ajouter : « Il est très difficile aujourd’hui de donner une date précise. On a évoqué l’été. Et tout est fait pour qu’à l’été, le métro fonctionne. »
Nathalie Appéré explique : « Ce très grand projet d’investissement, qui va révolutionner la ville, avance. Toutes les stations ont été livrées le 17 décembre dernier. Elles sont prêtes à accueillir les voyageurs. Mais 1 800 essais restent à mener pour garantir un système qui fonctionne parfaitement et la sécurité des voyageurs. »
Et de poursuivre : « la période est complexe et l’épidémie peut aussi impacter le chantier, Quand il y a une personne malade dans une équipe, des cas contacts, une partie des essais est forcément interrompue. »
Selon l’article, « une dizaine de rames (sur les vingt-cinq commandées, note du webmestre) circulent sur la ligne b (essentiellement dans la partie enterrée, mais un premier essai sur le viaduc, la partie aérienne, a été mené mercredi 20 janvier). En cas de problèmes, elles repartent par camion à l’usine, à Vienne, en Autriche, pour être révisées. »
Le jour où la ligne b de métro sera enfin opérationnelle, Rennes deviendra la première et probablement la dernière ville au monde à rouler en CityVal. Son modèle équivalent baptisé « AirVal », conçu pour de courtes liaisons entre des terminaux aéroportuaires, pourrait quant à lui entrer en service à l’aéroport international de Bangkok Suvarnabhumi en avril 2022 puis à l’aéroport international de Francfort-sur-le-Main en 2024, si la crise sanitaire liée à la pandémie de coronavirus Covid-19 et de ses variants ne vient pas tout chambouler.
Le CityVal était pressenti pour équiper la troisième ligne de métro de Toulouse, ville où est implanté le siège mondial des métros automatiques Siemens, mais c’est le groupe français Alstom qui a été finalement retenu par le comité syndical de Tisséo Collectivités (syndicat mixte des transports en commun de l’agglomération toulousaine) le mercredi 4 novembre 2020, l’ouverture de cette ligne C toulousaine étant toutefois reportée à 2028 en raison des importantes pertes fiscales et commerciales causées par la crise sanitaire dont on ne voit toujours pas le bout du tunnel.
Info : Edouard Paris
Quel gaspillage d’argent public !
Et, hélas, il ne semble guère possible de récupérer l’infrastructure pour faire passer un tram.
Vous semblez condamner le Cityval à un abandon en rase campagne, à l’instar du catastrophique TVR de Nancy et de Caen (tramway sur pneu avec un système de guidage absurde et inefficace). Qu’est-ce qui vous fait penser cela? Si ça se produisait, ce serait une catastrophe pour Rennes, alors que la ligne A fonctionne très bien avec le Val « historique ».
Il y a quelques villes où circule le Translohr, avec un guidage similaire, et si on peut parfois regretter ce choix, il semble fonctionner à peu près (je dis à peu près, car j’ai l’impression que dans les virages serrés, il est obligé de passer à une vitesse extrêmement basse, peut-être de peur d’un déguidage). Je connais bien par exemple la ligne T6 de la région parisienne, de Châtillon-Montrouge à Viroflay-Rive droite, où ce matériel a été choisi, apparemment en raison de la pente relativement forte entre le centre de Châtillon et le rond-pont de la Division Leclerc à Clamart – Fontenay-aux-Roses. C’est une ligne très utilisée et appréciée des usagers, surtout qu’elle remplace des bus qui étaient continuellement bloqués dans les embouteillages.
À part ça, Rennes semble avoir inventé, avec sa ligne B, le principe d’un métro souterrain aussi sinueux qu’un tramway montpelliérain!