
Prix des carburants à la station-service Eni, rue Paul-Rimbaud à Montpellier, le dimanche 11 novembre 2018. Copyright : Edouard Paris
Ce dimanche 11 novembre 2018, à la station-service Eni de la rue Paul-Rimbaud à Montpellier, le carburant SP95-E10 affiche un prix inférieur au gazole qualità, le début de la fin pour les partisans de la motorisation diesel.
Si en Allemagne, la plupart des médias nationaux, en particulier le magazine Der Spiegel, tirent régulièrement à boulets rouges sur leurs propres constructeurs automobiles (Groupes Volkswagen, Mercedes et BMW) depuis le scandale du Dieselgate au mois de septembre 2015, les médias français sont restés particulièrement discrets sur le sujet de peur d’être taxés de traites à l’industrie nationale automobile (Renault et PSA).
Toujours en Allemagne, le mardi 9 octobre 2018, la justice allemande a ouvert la voie à l’interdiction des vieux véhicules roulant au diesel dès 2019 dans une vingtaine de rues de la capitale Berlin, qui est la quatrième ville allemande à adopter cette mesure après Hambourg, Stuttgart et Francfort. Une trentaine d’autres villes devraient suivre. En France, rien de cela, où les particules diesel peuvent représenter jusqu’à 87 % des émissions particulaires liées au trafic avec pour corollaire de graves maladies respiratoires et des cancers, ce dont les gilets jaunes accrocs à la motorisation diesel, qui ont l’intention de manifester le samedi 17 novembre 2018, ne semblent vraiment pas avoir pris conscience.
- Le mauvais exemple français : la voiture, une Volkswagen à motorisation diesel, du premier magistrat de la ville de Montpellier, photographiée le jeudi 21 juin 2018, place Albert 1er sur les rails du tramway. Copyright : Edouard Paris
- Le bon exemple espagnol : le centre historique de Malaga est desservi par une très grande majorité de taxis à moteurs hybrides (essence et électrique) Toyota Prius. Photo prise le jeudi 25 octobre 2018. Copyright : Edouard Paris
Info : Edouard Paris


Si le « diesel propre » est une vieille promesse qui ne s’est jamais réalisée, il semble bien que les moteurs essence soient à leur tour de plus en plus sales. Pour cause:
1) pour réduire les pertes par aspiration (l’énergie perdue dans le papillon d’admission), les moteurs essence fonctionnent de plus en plus souvent en mélange pauvre, comme un moteur diesel. Ça augmente la quantité d’oxydes d’azote (NOx) émis. Pour l’instant, les catalyseurs semblent bloquer cette pollution, mais si cette évolution continue, sous des termes aussi attrayant que « mélange stratifié », peut-être que ce ne sera plus le cas. Les NOx, en plus d’être nocifs et de provoquer des pluies acides, constituent un problème planétaire tout aussi sérieux que le CO2.
2) pour réduire la consommation, l’essence n’est plus vaporisée dans la chambre d’admission, mais directement injectée sous forme liquide dans le cylindre (injection directe). C’est donc partiellement un liquide et non plus un gaz qui brûle, ce qui multiplie la quantité de particules créées, et elles sont trop fines pour pouvoir être bloquées par un quelconque filtre.
Il semble que ces moteurs émettent des particules particulièrement fines (nanoparticules) et donc particulièrement nocives, pour les poumons bien sûr mais également pour tous les autres organes car elles peuvent passer dans le sang.
Oui, j’ai beaucoup de mal aussi vu que ça fait un bon moment qu’on dit bien que le diesel est un problème. Pris dans un escargot des jaunes ce WE, on a constaté qu’ils roulaient tous en poubelle diesel d’un certain âge. Bref, évitez d’ouvrir les fenêtres le 17, ça va polluer sévère …
Pour les moteurs essences modernes, ils deviennent en effet un peu douteux. Cependant il ne faut pas trop en demander trop vite, l’essence peut avoir un boitier flex et autres astuces, en attendant mieux.