A Montpellier, les rames 2047 et 2032 Citadis 302 Alstom, opérant toutes deux sur la ligne 4, la première dans le sens a et la seconde dans le sens b, sont photographiées à l’instant où elles se croisent à la station « Corum » quais communs aux lignes 1 et 4, le lundi 21 août 2023. Copyright : Edouard Paris

Dans la foulée de l’instauration de la phase 1 de la gratuité des transports les samedis et dimanches sur le réseau TaM Montpellier 3M au seul profit des habitants de la Métropole montpelliéraine à partir du premier weekend du mois de septembre 2020, à la condition toutefois d’être en possession d’un Pass week-end gratuit, les élus métropolitains ont décidé, en séance du Conseil de métropole tenue le mardi 15 septembre 2020, de ne pas pénaliser les titulaires d’un abonnement mensuel ou annuel TaM Montpellier 3M résidant dans la Métropole montpelliéraine en leur accordant une réduction de 10 % sur le prix en vigueur de l’abonnement à compter du jeudi 17 septembre 2020.

Cette décision s’est traduite par une différence de prix pénalisant plus particulièrement les étudiants de moins de 26 ans qui ne sont pas domiciliés dans une des 31 communes de la Métropole soit parce qu’ils vivent encore chez leurs parents ou parce que beaucoup de nouveaux venus ont cru bon de s’installer dans une commune située en lisière de la métropole telles que Mauguio-Carnon, Palavas-les-Flots, Mireval, Saint-Gély-du-Fesc, pour ne citer qu’elles.

Depuis le jeudi 17 septembre 2020, l’étudiant âgé de moins de 26 ans, qui habite dans une des 31 communes de la Métropole, paye 25,20 € l’abonnement mensuel ou 176,40 € l’abonnement annuel, précision étant ici apportée que depuis le mercredi 1er septembre 2021 les moins de 18 ans métropolitains, munis d’un Pass gratuité, bénéficient de la gratuité totale des transports 7J/7 et que pour cette rentrée 2023, dans la perspective de la généralisation de la gratuité des transports au seul profit des habitants de la Métropole, le jeudi 21 décembre 2023, il est désormais proposé aux 18-25 ans métropolitains un abonnement trimestriel au prix de 44 € à compléter éventuellement par un abonnement mensuel au prix de 25,20 € pour être en règle jusqu’au mercredi 20 décembre 2023, tandis que l’étudiant de moins de 26 ans, qui est domicilié en dehors de la Métropole, doit s’acquitter de 28,00 € pour un abonnement mensuel ou 196,00 € pour un abonnement annuel.

L’argument avancé par Michaël Delafosse, maire de Montpellier et président de Montpellier Méditerranée Métropole, à savoir « Lorsqu’une personne qui habite hors métropole ne paye qu’une fois son titre de transport, un habitant de la métropole le paye en plus de son ticket, par l’impôt et, pour certains salariés, par le versement de transport versé par les entreprises » , ne tient pas dans la mesure où l’ensemble des étudiants est exonéré de la taxe d’habitation et qu’un certain nombre d’entre eux, parmi lesquels ceux vivant hors de la Métropole montpelliéraine, peuvent travailler quelques heures par semaine dans une entreprise d’au moins 11 salariés située sur le territoire de la Métropole et assujettie au versement mobilité.

A compter du jeudi 21 décembre 2023, l’injustice tarifaire entre les étudiants sera des plus flagrantes compte tenu du fait que seuls ceux justifiant d’un domicile dans une des 31 communes de la Métropole auront le droit de bénéficier de la gratuité totale des transports 7J/7 sur le réseau TaM Montpellier 3M, alors que leurs homologues habitant en dehors de la Métropole montpelliéraine en seront privés et devront continuer de payer pour se déplacer à bord des tramways et bus opérant sur le réseau précité.

Pour la totalité des étudiants, c’est la condition d’inscription dans un établissement d’enseignement supérieur public ou privé ayant pignon sur rue dans la Métropole montpelliéraine qui devrait primer sur la condition de domicile. Cette condition d’inscription devrait être également retenue pour les élèves n’habitant pas la Métropole, mais qui sont scolarisés dans un lycée ou un collège implanté dans cette dernière.

A Tallinn, la capitale de l’Estonie, où une délégation montpelliéraine s’est rendue au mois de mai 2023, la gratuité des transports profite à tous les élèves et étudiants de nationalité estonienne qui fréquentent un établissement d’enseignement implanté en Estonie, qu’ils habitent ou non Tallinn. Seuls les étudiants de nationalité étrangère doivent impérativement résider dans la ville de Tallinn pour bénéficier de la gratuité des transports sur le réseau TLT.

Info : Edouard Paris