Entamée le lundi 14 mars 2022, avec deux mois de retard, la phase de marche à blanc, qui sert à tester la ligne b de métro automatique de Rennes dans les conditions réelles d’exploitation mais sans voyageurs, a été interrompue moins de dix jours après à la suite d’un problème technique au niveau des freins de certaines rames CityVal, selon une information communiquée par un membre contributeur du forum PSS « Rennes – Métro ligne b », le mercredi 30 mars 2022.

Cette marche à blanc a repris, mais force est de constater que le nombre de rames CityVal Siemens/Lohr engagées au même moment sur la ligne b n’est pas encore à la hauteur des attentes.

Dimanche après-midi 10 avril 2022, seules 7 rames CityVal numérotées 55, 56, 65, 66, 67, 69 et 73 accomplissaient des allers-retours sur la ligne b à la cadence d’une rame toutes les sept minutes dans chaque sens. Ce lundi matin 11 avril 2022, ce sont 8 rames CityVal numérotées 51, 52, 56, 65, 69, 70 et 75 qui circulaient à la fréquence d’une rame toutes les six minutes, très loin d’un cadencement à 2 minutes et 10 secondes contractuellement prévu à l’ouverture de la ligne qui se fait cruellement attendre. 

Interrogée la semaine dernière par un journaliste du quotidien régional Ouest-France, à propos de la mise en service de la ligne b de métro automatique, Nathalie Appéré, maire de Rennes et présidente de Rennes Métropole, a déclaré « Aujourd’hui, je n’ai pas d’élément qui me permettrait de dire que ça ne va pas être possible. C’est tendu, on est vraiment sur le fil. Je ne dis pas que ce sera à 100 % sur les dates avancées (entre fin avril et fin mai 2022, note du webmestre). Mais ce que me dit Siemens, c’est que ça passe. »

Dans l’article publié dans la version papier du quotidien régional, le mercredi 6 avril 2022, il est précisé que le dossier de sécurité est en cours de validation. Validé une première fois par l’organisme agréé chargé d’évaluer la ligne b, il est aujourd’hui en instruction au service technique des remontées mécaniques et des transports guidés (STRMTG), au ministère des Transports.

Selon les informations recueillies par Ouest-France, le constructeur Siemens fait toujours face à une difficulté avec les galets de guidage qui pincent le rail en V (un système conçu par Lohr, note du webmestre). 

« C’est la question du serrage qui est en cause« , confirme Nathalie Appéré. « Il y a des rondelles entre les galets et le bogie (le chariot situé sous la rame) et il y a un sujet pour trouver le bon niveau de serrage, qui avait été imaginé à 40 Newtons-mètres, mais serait plutôt à 160 Newtons-mètres. »

Des histoires très techniques de calculs de force qui font s’arracher les cheveux aux ingénieurs de Siemens mais qui « ne remettent en aucun cas en cause la fiabilité du système. Là-dessus, nous n’avons aucun doute« , tient à ajouter Nathalie Appéré.

Toujours selon Nathalie Appéré « On observe les choses chaque semaine, ce qui avance, ce qui n’avance pas. Et on peut encore y arriver : pour l’instant on est dans la fenêtre de tir qui avait été évoquée en décembre, mais je sais que c’est fragile.« 

Pour rappel, la mise en service de cette ligne de 14,1 km équipée de 15 stations, dont 12 souterraines et 3 sur viaduc, avait d’abord été annoncée pour la fin du mois de décembre 2020, puis au mois de juin 2021, avant d’être reportée au début de l’année 2022 puis une nouvelle fois repoussée entre fin avril et fin mai 2022.

Nathalie Appéré poursuit : « L’enjeu, c’est de pouvoir espérer une pleine mise en service en septembre. Et si on pousse très fort pour ouvrir avant la fin de l’été, c’est justement pour pouvoir éliminer les difficultés avant, en profitant de la fréquentation moindre en juillet et août. »

Info : Edouard Paris